Quelques textes que j'ai écrits

Marceau

Marceau est instrumentiste

Dans un orchestre harmonique

Il joue du tuba en fa

Le beau métier que voilà

 

Tous les jours à la même heure

Il répète avec ardeur

L’même morceau sans s’arrêter

Ses voisins ont déserté

 

Après une cigarette

Il se livre à sa passion

Une passion bien secrète

Car elle n’est pas pour les garçons

 

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, le tricot il n’assume pas

Marceau, Marceau joue du tuba

 

Il prend sa laine la plus belle

S’asseoit près de la radio

Tout en écoutant Ravel

Il s’fabrique un boléro

 

Lorsque l’oeuvre se termine

Il a déjà meilleure mine

Il savoure un Stravinsky

Au rythme de ses aiguilles

 

Si quelqu’un frappait alors

Il se f’rait passer pour mort

Il n’aurait pas l’temps d’cacher

Ses pelotes éparpillées

 

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, le tricot il n’assume pas

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, le tricot il n’assume pas

 

Un jour la plus belle altiste

De son orchestre symphonique

L’invite pour boire un thé

Il n’allait pas refuser

 

Au salon sur un fauteuil

Est posé un cardigan

Marceau veut y j’ter un oeil

C’est fait main EVIDEMMENT

 

La jeune fille intriguée

Par un oeil aussi expert

Dévoile un bureau caché

Le paradis du pull-over

 

REFRAIN doublé

 

Marceau ému devant tant

De couleur décide d’oser

Avouer finalement

Son loisir inaccepté

 

Ils parlèrent pendant des heures

De Shetland et de Jersey

Que le cach’mire est meilleur

Que le mérinos anglais

 

L’histoire ne nous dira pas

S’ils s’aimèrent pendant mille ans

Mais dans la boite de son tuba

J’ai vu un chandail taille enfant.

 

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, tricote avec Lola

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, tricote avec Lola

 

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, tricote avec Lola

Marceau, Marceau joue du tuba

Marceau, fricote avec Lola

Mimosa Pudica

Non ne me touche pas

Je me replie telle une

Mimosa pudica

Effleurée sous la dune

 

Pour m’approcher il faut

Enlever ses sabots

Avancer patte blanche

Eviter les dimanches

 

Et apaiser mes peurs

Me faire oublier ces

Lourds instants sombres heures

Où je n’ai pu crier

 

Je suis la sensitive

Celle deux fois punie

D’une existence captive

D’un souvenir qui croupi

 

Ce moment de douleur

Où cet homme m’a forcée

Dans cette triste demeure

Que je veux effacer

 

Pendant que cet infâme

Ignoble monstre hideux

Continue près des femmes

A vivre sa vie d’heureux

 

Je suis la sensitive

Celle deux fois punie

D’une existence captive

D’un souvenir qui croupi

 

Je sursaute mon coeur bat

Pas d’amour mais d’effroi

A chaque approche chaque pas

Que tu veux faire vers moi

 

J’aimerais tellement

Retrouver l’insouciance

De ces jeunes inconscients

Qu’ont vécu l’innocence

C’est l’heure mon amour

(Version du chant de marin « Adieu cher camarade » d’un point de vue féminin)

C’est l’heure mon amour, c’est l’heure de partir

Embrassons-nous

Tu dois quitter la terre pour gagner le pain qui nous

Permettra de survivre pendant 5 ou 6 mois

A quelle est difficile [cette vie que nous avons là] (X2)

 

Pendant que tu subiras les humeurs de ton capitaine

La cheffe des sardinières nous chant’ra cette même rengaine

“Accélérez la cadence, pour mériter vos gains”

J’aimerais l’y voir à ma place [avec un mari marin] X 2

 

Les dames de la ville avec leurs robes en satin

Celles qu’ont un mari amiral, avocat ou bien médecin

N’connaissent pas nos problèmes

N’les imaginent même pas

J’aimerais connaître l’ennui [qu’elles déplorent chaque jour ici bas] X2

 

Quand tu s’ras de retour mon ventre sera plus rond

I’m’donne déjà l’mal de mer oh pour sûr, ce s’ra un garçon

Pourvu qu’il puisse apprendre

Un métier qui rapporte

Qu’il rencontre du beau monde [qui lui ouvrira des portes] X2

 

Mais comme à chaque départ mon amour

J’ai cette même peur

Qu’il grandisse sans son père auprès d’une mère dont le coeur

S’ra brisé à jamais, pour avoir tant aimé

Un brave marin pêcheur [du port de Douarnenez] X2